Ars Magica (qui signifie en latin « l’art de la magie ») est un jeu de rôle mettant en scène des mages évoluant en Europe Mythique, une Europe médiévale alternative où les croyances de tous sont réelles. Regroupés généralement au sein d’un lieu appelé alliance, ils tentent d’y mener à bien leurs recherches magiques, à l’abri des persécutions de l’Église et de leurs ennemis, au sein de l’Ordre d’Hermès.

Écrit par Jonathan Tweet (créateur du jeu Conspirations) et par Mark Rein-Hagen (Vampire : la Mascarade et autres jeux du Monde des ténèbres), Ars Magica se distingue des autres jeux de rôle par un système de magie particulièrement élaboré, laissant une grande liberté aux joueurs. Le jeu innove également en leur proposant d’incarner alternativement trois types de personnages (un mage, un compagnon et un servant) au lieu d’un seul. Les joueurs sont ainsi invités à participer à la gestion de toute l’alliance, au lieu de ne se consacrer qu’à leur personnage.

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Points de vue sphèriste sur la Théorie de la magie (Hermétique) [Laurent]

Les Sphèristes

Comment perçoivent-ils la Théorie hermétique ?
Les Sphèristes sont les tenants d’une approche avant-gardiste de la Théorie hermétique. Elle a été initialement développée par les Élémentalistes, groupe de mages qui voient les quatre éléments Ignem, Auram, Aquam et Terram comme un tout unifié plutôt que comme quatre Arts distincts. Les progrès pratiques réalisés par ces derniers ont donnés du poids à leurs propos. Depuis, des mages maîtrisant d’autres Arts ont rejoints la position des Élémentalistes. C’est ainsi que la Théorie des Sphères s’est développée. Elle estime que des erreurs fondamentales ont été commises lors de la conception de la Théorie hermétique. L’approche de Bonisagus et des Fondateurs, probablement trop attachés à une vision aristotélicienne et chrétienne du Monde, a entraîné un découpage des effets magiques trop segmenté. Et plus grave encore, cette erreur fondamentale a ensuite contribué à dissimuler les jonctions entre plusieurs Formes, empêchant de nouvelles avancées dans la recherche magique. Plus précisément, les théoriciens des sphères distinguent la sphère élémentaire (Auram, Aquam, Terram, Ignem), la sphère du Vivant (Corpus, Herbam, Animal) et la sphère mentale et mystique (Mentem, Imagonem et Vim). Les plus avant-gardistes pensent que les divisions établies au sein des Techniques sont aussi fausses. Le fait que de jeunes mages proposent aujourd’hui de revenir sur les bases établies par les Fondateurs n’est pas sans causer des remous au sein de l’Ordre, notamment chez les mages et au sein des Maisons les plus traditionnalistes.

Rapports avec les autres Traditions et théories magiques
Estimant que Bonisagus et les Fondateurs ont commis une erreur fondamentale, en tant qu’hermétiste, les Sphèristes ne se voient pas comme les Sauveurs des mages ou les détenteurs d’une Vérité universelle. S’ils n’ont ni le côté fervent et prosélyte des Conservateurs, les Sphèristes sont en faveur d’une prise de contact avec les autres Traditions afin de s’approprier leur savoir, que çà soit par l’échange ou par la subjugation.

Rapport aux Limites magiques
Concernant les limites de la magie, les Sphèristes privilégient la limite de la Nature essentielle et les erreurs de conception des Fondateurs. Pour bon nombre de Sphèristes, la Limite du Divin n’est qu’une conséquence de l’obédience majoritairement chrétienne des Fondateurs dans la constitution de la Théorie hermétique et de leur révérence à l’égard de cette Puissance.

Les Sphèristes ont une révérence particulière à l’égard des forces naturelles, de la Nature par elle-même et non pas comme expression de la Création par le Tout-Puissant. C’est souvent un point de friction avec les Traditionalistes (et plus largement avec les gens de l’Europe mythique). Pour les Sphèristes, les Dimensions (Féérique, Occulte, Divine, Magique et Vulgaire) constituent un tout dynamique dont la confrontation ne peut (et ne doit) jamais cesser : la victoire d’un des Mondes sur les autres entrainerait un monde figé, la « Fin des Temps ». Cette idée de conflit perpétuel nécessaire a un écho tout particulier au sein de la Maison Tytalus.

PERCEPTIONS DES AVANCES
Deux tendances existent chez les Sphèristes. La première estime possible de « corriger » les erreurs initiales de la Théorie hermétique et d’y intégrer les apports et nouveaux axes d’approches des Sphèristes afin d’ouvrir le champ à une nouvelle ère d’avancée magique. La seconde tendance, radicale, pense que l’approche sphèriste devrait fonder complètement une nouvelle Théorie et s’abstraire du carcan de la théorie hermétique afin de prendre pleinement son essor. Il est à noter que l’approche radicale porte en elle-même une question politique majeure pour l’Ordre. Que se passerait-il si des membres de l’Ordre décidaient finalement de rejeter l’hermétisme pour fonder une nouvelle Tradition ?